La Horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher.
Pas facile en france de faire un film d'horreur, mais surtout c'est difficile de savoir si le film est réellement bon ou pas, entre les cinéphiles français voyant là un horrible film du cinéma bis et les fans du genre qui se divisent entre les fanboys de Dahan qui hurlent au génie, les puristes du genre qui crient à l'infamie et les entre-deux qui ne peuvent pas se faire entendre face à ce brouhaha. Déjà je me permet d'applaudir le duo (on a fortement et tristement - à tort - tendance à oublier Benjamin Rocher) pour leur persévérance. Maintenant on s'attaque au film...
Déjà l'affiche est pas moche, un peu classique à mon goût, je lui préfère sa précédente (celle de droite), certes moins parlante mais plus originale (qui me rappelle celle de Ghost of Mars de Carpenter).
Le film n'est pas du genre à vous plonger direct dans l'ambiance, et personnellement le début n'est pas prometteur, caméra qui fait des mouvements pour rien (le besoin de montrer qu'on sait la manier?), dialogues de sitcom française, mais après 10 minutes de calvaire on plonge dans le genre et dans l'ambiance, et là ben c'est jouissif. On se retrouve devant un festival de scènes mêlant (parfois très habilement) l'humour et l'action (La jambe! La jambe !...), des scènes franchement innovantes (José en proie à 2 zombies), des clins d'oeil aux clichés (un "zombie" qui arrive en laissant trainer sa hache, réf à Silent Hill et Resident Evil??), et comme le disait Yannick Dahan avant la projection : "Sans discours sous-jacent, un film pour le plaisir".
Et c'est exactement ce qui se produit, un film frais, qui va à l'essentiel, pas pédant pour un sous, sans prétention aucune et qui (personnellement) fait mouche. On sort du film comme après une bonne bouffe (marrant pour un film de zombie...), apaisé aussi de voir que l'on peut faire des films simples de genre en France. On est d'ailleurs surpris que le jeu d'acteur évolue petit à petit dans le film, une inégalité de ton et de franchise un peu destabilisante. Mention spéciale à René qui malgré le fait que son comique de répétition peut un peu exacerber certains (les dernières répliques cinglantes sont toujours dans la même veine), je trouve le personnage juste, important pour la poursuite et le rythme du film, mais surtout il aborde une dimension limite burlesque au film qui change de visage avec lui. Mon personnage préféré reste Adewale, je m'attendais à une triste caricature et on se retrouve avec un personnage toujours dans le ton, bien joué, avec une voix imposante et tout juste le charisme qu'il faut (et puis la scène où il règle son différent avec José est jouissive !).
En plus je me demande si Yannick Dahan (qui a écrit le scénario originel) ne serait pas roliste, les personnages étant de vrai archétypes de PJ / PNJ (lien entre les PJ, background qui se distille dans le film, mimiques...), j'ai eu personellement l'impression de voir (plus qu'à l'habitude j'entends) en image une partie de jdr.
D'ailleurs je pense l'adapter en scénario de jdr, car cela fait une excellente base.
Voilà j'espère que ce film motivera les gens non friands de ce genre de divertissements à s'ouvrir un peu, et surtout aux producteurs de laisser un peu plus de chance à ce genre de film. Au passage petite annonce : si tu es réalisateur de genre français et que tu cherches un assistant formé pour, je suis là :).
